11 septembre 2006

Premiers pas

Bien sur Pékin est en ébullition. Les JO de 2008 fédèrent le pays et l'économie est en marche. La Chine, tout le monde le sait, est le champion de la croissance des prochaines années. Quand la Chine s'éveille, sa capitale se dope aux amphétamines du capitalisme. Carrefour et Wall Mart cohabitent en bons termes, les quartiers d'affaire fleurissent, il y aura de la place pour tous dans ce marché promis à une croissance à 2 chiffres.
Les grues se disputent la médaille de la hauteur, les chantiers font un concours de vitesse et les grands travaux rivalisent d'innovation architecturale. Les Pékinois, eux, sont confiants, les prochains sur la liste, ce sont eux. Alors on achète des voitures (le parc automobile de la ville devrait passer de 2 à 3 millions de véhicules d'ici 5 ans), et ça tombe bien parce qu'il faudra gaver d'embouteillages les 5ème et 6ème périphériques actuellement en construction. "Saturne crèvera de son trafic" disait Bénabar...




Beijing serait donc devenue une capitale occidentale?

Ne nous y trompons pas, vu d'ici Pekin est toujours bien chinoise. Beijing la poussiéreuse connaît les contrastes éhontés de ces villes du tiers monde qui ont grandi trop vite. La misère se cache mal derrière les buildings de verre. Les décharges improvisées, les terrains vagues, et les hutongs accueillent des petites gens qui ne vivent de rien. Des petits boulots en veux tu en voilà: Vendeur de grillons en boite, balayeur d'autoroutes la nuit, livreur de charbon, vendeur de pastèques, maçon pousse-cailloux.

Entre les voitures épuisées, les roulements mal huilés des triporteurs surchargés grincent, la chaîne rouillée des vélos sans freins crisse et le moteur rafistollé des camions cahote. Au milieu de ce vacarme chaotique, d'immenses panneaux lumineux clignotent, les odeurs de fritures et de gaz d'échappement piquent le nez, on se pousse, on se bouscule. Et pour jouer un rôle dans cette grande scène de vie urbaine, chacun chante, crie, crache ou klaxonne. A moins que ca ne soit pour se prouver qu'il existe?

Au détour d'un pont qui enjambe une rocade, un parc étonnament silencieux accueille un grand-père caché derrière un arbre. Retiré de l'agitation de la ville, il fait voler son cerf-volant à tête de dragon haut dans le ciel, à une centaine de mètres au dessus du périphérique. La magie et le charme de Pekin opèrent... Là-haut, le dragon au regard nonchalant esquisse un sourire. Il me semble que lui seul sait où tout celà va nous mener.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bon debut tonton Gab, on suivra avec attention les prochaines aventures du representant de l'elite estudiantine des plateaux Jouy-en-josasiens dans la future capitale mondiale du liberalisme rampant!
Aprovecha a tope,
Guillermo&Magali