25 septembre 2006

A l'opéra de Chengdù

Au premier abord, l'opéra de Chengdù ressemble plus à une attraction Disneyworld enfantine qu'au palais second empire de Charles Garnier. Perchée au troisième étage de la galerie marchande d'un centre commercial flambant neuf, la salle aux murs faussement défraichis sent le carton pâte. On a du mal à y croire. Des chaises en plastiques et quelques tables de cabaret disposées au hasard devant une estrade bien éclairée, au fond le décor peint sur des cartons: Des visages aux traits forcés, rieurs ou pleureurs, de couleurs vives.

Ce n'est qu'en prenant place au milieu des chinois bruyants que l'on prend la mesure de l'exotisme du lieu. Les habitués sont venus en avance pour fumer et profiter du thé au jasmin servi à discrétion. Au milieu de la foule qui s'accumule, un ouvrier fait signe depuis sa chaise. Un masseur à la recherche de clients fait sonner ses baguettes en métal, puis le remarque. Il enfonce successivement un coton-tige en fer géant dans chacune des oreilles de l'ouvrier, puis tape dessus avec ses baguettes. J'imagine le vacarme métallique dans la tête du massé, l'agrément me semble relatif... Coups saccadés dans le dos, massage appuyé des épaules, puis craquement des os de la nuque en étirant la tête d'un coup sec. On me propose d'essayer, mais je refuse poliment, le spectacle commence...
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